Réforme de la formation professionnelle : les propositions de l’Alliance du Commerce

20/01/18Emploi et compétences

Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, a transmis aux partenaires sociaux les axes d’orientation autour desquels doit s’organiser la réforme de la formation professionnelle. Le document liste les objectifs que le gouvernement fixe aux partenaires pour négocier un accord national interprofessionnel, qui devra être conclu pour la fin janvier 2018.

Consultées dans le cadre de la réforme, les enseignes des fédérations de l’Alliance du Commerce se prononcent sur les différents aspects du projet de réforme, mais souhaitent, avant tout, que celui-ci se traduise par une simplification de la gestion de la formation et une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins du terrain.

Dans un préambule, le document gouvernemental précise qu’il s’agit de mener non pas une réforme après tant d’autres, mais une profonde transformation du système de formation pour hisser le pays à la hauteur de la compétition mondiale.

Cet objectif implique de donner un cadre légal et financier propice au développement des compétences par la formation professionnelle. Face à l’ampleur du chantier qui s’ouvre, lourd en termes de retombées économiques et sociales, l’Alliance prend position sur les points sensibles de la réforme.

Gestion de la formation professionnelle

La gestion administrative de la formation professionnelle est particulièrement complexe. Nos enseignes souhaiteraient donc que :

  • la gestion soit considérablement allégée et clarifiée ;
  • les critères juridiques et financiers de la formation soient stables pour éviter les effets de « stop and go » ;
  • le cadre administratif de la formation ne soit plus établi de façon annuelle, mais qu’il puisse s’articuler en mode projet pour permettre aux entreprises et aux salariés d’accompagner des évolutions intervenant en cours d’année.

Organisation de la formation professionnelle

Modularité de la formation

Les formations traditionnelles sont peu adaptées aux besoins des entreprises et aux profils des collaborateurs.

Un renforcement de la modularisation de la formation permettrait :

  • de séquencer la formation par des temps plus courts, limitant ainsi l’absence des salariés ;
  • d’inciter les salariés à suivre plus fréquemment des formations ;
  • d’adapter le contenu des cycles aux besoins du terrain.

Digitalisation de la formation

Il faut encourager la digitalisation de la formation, qui permet de toucher un public plus large et qui est moins coûteuse qu’une formation externalisée.

En outre, elle présente l’avantage de pouvoir adapter, facilement et immédiatement, les contenus.

Elle peut, par ailleurs, être mise en œuvre sur des supports plébiscités par certains publics, comme des applications sur smartphones.

Enfin, la dématérialisation permet d’optimiser les temps courts durant lesquels les clients ne sont pas dans la surface de vente.

Compenser l’absence des collaborateurs

L’absence des collaborateurs en formation constitue généralement un frein à la mise en œuvre des formations.

Un crédit d’impôt, versé à l’occasion de ces absences, permettrait d’en limiter l’impact et aurait, de surcroît, un caractère incitatif.

Offre et Qualité de la formation

Améliorer la qualité de la formation nécessite une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins des entreprises.

Pourtant, des difficultés persistent au niveau de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, où la méconnaissance du terrain donne lieu à des offres trop éloignées de la demande des employeurs.

S’ajoute à cela la lourdeur administrative imposée pour la révision des titres et des diplômes.

C’est pourquoi, l’Alliance demande une meilleure représentation des entreprises dans les organes de révision des titres et des diplômes.

Le CPF est difficilement mis en œuvre en raison de sa complexité, d’un mode de financement contraignant, d’une offre trop large et d’une individualisation de la formation, parfois peu compatible avec les besoins des entreprises.

En outre, l’obligation de sanctionner ce dispositif par une certification assimile le recours au CPF à un examen, ce qui éloigne certains publics.

L’abandon de cette obligation faciliterait son déploiement. L’Alliance souhaite une simplification du CPF, avec un financement sécurisé et une prise en compte de l’entreprise dans l’accompagnement du salarié.

CIF

Le regroupement du CPF et du CIF interroge les entreprises. D’abord, parce que le CIF était, dans nos branches, reconnu pour son efficacité. Ensuite, parce que le CPF et le CIF sont deux dispositifs très différents. • Entretien professionnel L’entretien professionnel, souvent assimilé à une contrainte administrative inadaptée, devrait se fondre dans un entretien annuel, unique, abordant l’évaluation et l’évolution professionnelle du salarié.

Contrat de professionnalisation et apprentissage

Les entreprises sont favorables à une fusion entre le contrat de professionnalisation et l’apprentissage.

Ce rapprochement permettrait d’équilibrer les droits des salariés et simplifierait la gestion administrative.

Il ne doit cependant léser aucun public, ni conduire à un nivellement de l’offre par le bas. Les entreprises s’interrogent, toutefois, sur le mode de financement du nouveau dispositif.

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